L’histoire de Bourran

Tout commence par un pont. Mais pas n’importe quel pont ! Un grand pont, un viaduc même, qui sautera le talweg de l’Auterne et la RN88 pour rallier le plateau faisant face au Piton de Rodez – future extension de la ville. Cette idée nait sous le mandat de Roland Boscary-Monsservin, maire de la ville de 1965 à 1983. Inauguré en 1991, le viaduc est d’abord vu comme une dépense inutile. Il faut avouer que ce viaduc menait les ruthénois directement dans les champs… Mais l’urbanisme a appliqué sa ligne de conduite dès 1992 et rapidement, la ZAC de Bourran (Zone d’Aménagement Concerté) a fait naitre les premières constructions à la place des terrains où paissaient les vaches.

Retrouvez la fiche du Viaduc de Bourran sur Structurae, la base de données et galerie internationale d’ouvrages d’art et du génie civil : https://structurae.net/fr/ouvrages/viaduc-de-bourran

La ZAC de Bourran est décrite en 1996 par Marc Censi – maire de la ville – comme « le nouveau pôle de vie [qui] souhaite devenir la référence absolue d’un nouveau quartier où se côtoient entreprises, centres de formation, habitat et commerces de proximité ». A la suite, le siège social de la RAGT, le bâtiment administratif regroupant les services des DDE et DDT du département et l’hôpital se construisent auprès des logements d’habitation collectifs.

Un quartier fantôme ? Dans les années 2000, en plein boom de l’immobilier, les programmes de défiscalisations (De Robien) explosent à Bourran ! Ils répondent à deux besoins : la volonté politique de proposer des logements neufs aux nouveaux résidents ruthénois et répondre à la demande des investisseurs locatifs désireux d’investir dans de la pierre en bénéficiant des dispositifs de défiscalisation. Dans ces années, ils se construisaient jusqu’à 1000 logements par an (en comparaison, il s’en construit à ce jour environ 300 par an) ! Un des effets pervers de la défiscalisation est alors apparu : la déstabilisation du marché locatif (une offre massive face à une demande certes croissante mais proportionnellement moins importante). Il a fallu quelques années au marché locatif pour se rééquilibrer et ne plus voir des appartements vacants. Pourtant, la réputation d’un quartier vide qui ne se loue pas s’entend encore parfois, alors que le quartier affiche un taux de vacance locative inférieur à 2% !